En plein dans le Canal de Mozambique, JUAN DE NOVA émerge par 17°03' de latitude Sud, et 42°42'
de longitude Est, plus près des côtes malgaches, à 200 km dans l'Ouest
sud-ouest du Cap Saint-André de Madagascar, que des côtes africaines (285 km).
Le contour de l'île est celui d'un arc de cercle dont les extrémités Est et
Ouest, se prolongent par des bancs de sable blanc. Le côté convexe de l'arc de
cercle fait face aux vents dominants de Sud et Sud-Ouest. C'est l'endroit le
plus élevé de l'île.
Il est caractérisé par des dunes de sable et de calcaire mélangés, d'une
hauteur ne dépassant pas 10 mètres. La forme de l'île est celle d'une enclume
couchée, reposant sur un massif madréporique, se découvrant à marée basse.
La longueur de l'îlot entre les pointes Est et Ouest est de 6km, et la largeur
maximum de 1700 mètres, soit une superficie de cinq cent hectares.
L'intérieur de JUAN DE NOVA
est formé d'une succession de dunes séparées par des vallonnements rocailleux.
Dans le Sud-Est, on trouve une lagune complètement ensablée. Au sud, de larges
excavations rocailleuses forment une zone marécageuse envahie par les
moustiques. Le Nord de l'île est essentiellement constitué de plages de sable
blanc.
Sur les anciennes cartes, JUAN DE NOVA s'appelait l'île « Saint Christophe »
. En 1501, le Capitaine JUAN DE NOVA, Hidalgo de Galice, au service du Roi du
Portugal Manuel 1er Le Grand, découvre l'île, alors inconnue, à laquelle il
donne son nom. Il faisait route sur Mozambique, escale portugaise sur la route
des Indes.
En raison de son exiguïté, l'île n'intéressait pas les puissances coloniales,
d'autant que ce n'était pas une escale très intéressante, comme en témoignent
les nombreuses épaves qui existent autour de l'île. JUAN DE NOVA, a
certainement dû servir de refuge à des pirates comme « Olivier Le Vasseur »
, surnommé La Buse.
L'île a souvent été visitée par les pêcheurs malgaches qui, périodiquement,
à l'époque de la ponte, pratiquaient la pêche de la tortue marine. Implicitement
rattachée en même temps qu'EUROPA et BASSAS DA INDIA, à l'empire colonial
français, par la loi du 6 août 1896, c'est un acte du 31 décembre 1897 qui
officialise la souveraineté
de la France sur JUAN DE NOVA après la mise en place du pavillon .
Vers 1900, la location de l'île est accordée à un Français pour une durée de 20
ans. L'exploitation du guano et du phosphate débute, des installations et une
usine de traitement de la roche se développe, et en 1923 la quantité de produit
exportée était estimée à 53000 tonnes. La cocoteraie produisait 12 tonnes de
coprah par an.
Le 8 décembre 1929, un avion FARMAN 190, décolle de l'aérodrome d'Ivato
(Madagascar) pour faire route vers QUELIMANE, sur la côte Mozambique. A bord
trois hommes : le capitaine Marcel Goulette, l'adjudant chef « René
Marchesseau » , et le sergent-chef « Jean Michel Bourgeois ».
Une fuite d'essence les oblige à poser l'appareil à JUAN DE NOVA.
Trois jours plus tard, le paquebot "MARECHAL GALLIENI" les récupère,
et, Bourgeois reste pour surveiller l'avion. Il séjournera deux mois à JUAN DE
NOVA, ce qui lui permit de décrire la petite colonie et d'aménager une piste de
fortune.
Le 28 janvier 1930, un bateau ramena ses collègues, et le 1er février 1930, le
Farman 190 put re-décoller en direction de Tananarive. Le 9 avril 1932, Maryse
Hilsz, en compagnie de Maurice Dronne, après avoir décollé de Tambohorano
(Madagascar) posa son appareil (un F291) à JUAN DE NOVA et re-décolla
immédiatement.
Une vraie piste d'aviation fut construite en 1934. Puis vint la guerre. En
1939, l'activité de JUAN DE NOVA cessa, et les installations furent en partie
détruites afin qu'elles ne puissent être utilisées par les marines ennemies. Il
est probable que JUAN DE NOVA ait pu servir de repère aux sous-marins allemands
pour y faire escale. L'activité de JUAN DE NOVA reprendra quelques années après
la guerre.
Le 10 mars 1952, une concession pour une durée de 15 ans est accordée à la
société SOFIM, présidée par Hector PATUREAU, frère de Maurice PATUREAU,
compagnon de la libération. Après l'indépendance de Madagascar, la concession
est de nouveau accordée pour 25 ans à compter du 15 juin 1960. Elle sera signée
entre le Préfet de La Réunion et la SOFIM (une indemnisation est prévue au cas
où la France déciderait de reprendre la concession). En 1963, est installé un
poste météorologique auxiliaire chargé d'effectuer à heure fixe des relevés de
température et de pression.
L'exploitation du phosphate se
développe, elle comprend de nombreuses installations : la maison construite
par les Seychellois, un bâtiment à 2 étages face à la mer qui est remis en
état, puis appelé résidence. Elle est voisine avec deux pavillons le "Coin
de France" et le pavillon de "l'Assistant Administrateur".
On y trouve également des hangars de stockage du phosphate et du guano, une
usine de concassage, des entrepôts, des ateliers, un lavoir, les logements des
ouvriers (aujourd'hui appelés CAMP SEGA), une installation électrique
importante permettant l'électrification de la majorité des bâtiments et l'eau
courante.
Des wagonnets sur rail assurent le transport des marchandises jusqu'au wharf
d'embarquement. Une prison est même construite ! Un petit cimetière est situé
très à l'écart des installations, au milieu des filaos. L'Etat construit une
piste d'aviation, qui ne sera utilisée que par les concessionnaires de la « SOFIM ».
Toute cette activité nécessite du personnel, et le recrutement des ouvriers se
fait à Maurice ou aux Seychelles. L'exploitation est menée disciplinairement.
Chaque mineur doit extraire une tonne de phosphate par jour pour 3,5 roupies.
S'il n'atteint pas la tonne, il ne touche rien. Les marchandises s'achètent à
crédit à l'entrepôt de l'île. Lorsque le contrat arrive à échéance, il est
fréquent que l'ouvrier ait plus de dettes que d'argent gagné. Il doit alors
rester quelques mois de plus.
Tout manquement aux règles est puni d'emprisonnement. Le châtiment corporel
(flagellation) est en vigueur. Trois contremaîtres se succèdent, tous trois
sinistres individus aux mœurs douteuses : Dumenville, Betuel (devenu fou) et
Lemarchand.
Lorsque Patureau est à JUAN DE NOVA, la résidence vit à l'Anglaise :
serviteurs, vestes blanches, nœuds papillon noir, cérémonie des couleurs,
prière le dimanche matin. Il est interdit de boire de l'alcool et d'amener des
femmes sur l'île.
L'homosexualité est courante. Il existe même un droit de cuissage pratiqué par
Lemarchand qui est atteint de psoriasis ! Des bagarres éclatent, toujours plus
ou moins réprimées, puis en septembre 1968, une révolte conduite par des
Mauriciens oblige les responsables de l'exploitation à demander l'intervention
des forces de l'ordre au Préfet de La Réunion.
La Préfecture, les médias, la presse réunionnaise et métropolitaine s'intéressent
de très près aux activités, et aux mœurs douteuses pratiquées à JUAN DE NOVA,
et Patureau se sépare d'une grosse partie de ses ouvriers.
De plus, les cours du phosphate s'effondrent, l'exploitation cesse d'être
rentable, et la « SOFIM » est dissoute en 1968. La France reprend la
concession de l'île à M. Patureau et lui verse une indemnité de 45 millions CFA
pour les installations et le matériel.
Un projet de création d'un Club Méditerranée est envisagé par Mr. Trigano.
Entre-temps, M. Patureau est chargé de l'entretien, du gardiennage de l'île et
de la continuité des relevés météorologiques.
En 1971, au cours d'une visite effectuée à JUAN DE NOVA par le représentant du
Service Météo, de nombreuses anomalies sont constatées sur la qualité médiocre
des relevés météorologiques et le gardiennage de l'île. Le projet de création
d'un Club Méditerranée est abandonné et la France décide l'implantation d'une
station météorologique de base.
La station est installée en 1973. En 1974, le Gouvernement décide la mise en
place de détachements militaires sur les trois îles du Canal.
En 1975, Lemarchand et les derniers ouvriers quittent l'île pour retourner aux
Seychelles. Administrativement, JUAN DE NOVA a été rattachée à la province de
Tananarive par arrêté gouvernemental du 21 nov. 1921, puis à la province de
Maintirano par un arrêté du 14 mars 1930 et au District de Nossi-Bé par un
arrêté du 16 juin 1932.
Depuis le 19 septembre 1960, l'île est administrée par le Délégué du
Gouvernement, qui est aussi Préfet de la Réunion. Deux faits marquants et
témoins de l'époque Patureau : sur le bâtiment "Résidence", face à la
mer, une inscription en latin sur la première pierre en bas et à droite dont la
traduction se résume en une phrase :
"Le travail malhonnête paie toujours !"
Dans le petit cimetière, deux catégories de tombes bien séparées : d'un coté
les "employés anonymes" de l'autre, les contremaîtres avec épitaphe.
L'île de JUAN DE NOVA est entourée d'un vaste lagon très poissonneux. Depuis la
classification de l'île en réserve naturelle, les tortues la fréquentent
quotidiennement.
De novembre à avril, JUAN DE NOVA est habitée par une colonie
importante de sternes qui occupent les pointes extrêmes de l'île. Véritable
hirondelle de mer, le sterne
est un petit oiseau marin palmipède, à plumage gris cendré, tête à calotte
noire, bec long et pointu, ailes longues et fines, queue profondément fourchue,
effectuant de très longues migrations.
Avant de se poser à terre, les sternes restent constamment en haute mer, et se
rapprochent chaque jour davantage de l'île.
Au coucher du soleil à JUAN, on peut voir (fin octobre-début novembre), sur
mer, la ronde incessante de ces palmipèdes. Les couples se forment et, quand
vient la période de la reproduction, les sternes abordent l'île pour y nicher ;
un à deux oeufs par nid sont couvés. Le matin, les sternes partent en mer
chercher leur nourriture ; les oeufs restant constamment couvés par le mâle ou
la femelle.
Quand vient l'éclosion, les couples restent sur la défensive, les rats et les
chats sauvages faisant de nombreuses victimes.
Au moment des grandes marées, de nombreux nids sont emportés, servant ainsi
d'appâts aux crabes, requins de sables et autres poissons.
A partir de janvier, à marée basse, les jeunes sternes au plumage marron
effectuent de courtes marches et s'initient à leur premier vol. Ils se
regroupent par petites colonies d'une trentaine d'individus. Jusqu'à la fin
mars, le couple continuera de nourrir et protéger le jeune sterne, que l'on
peut voir voler entre deux adultes, poussant de nombreux cris. Viendra ensuite
la période de vols plus longs et de la pêche.
Puis à la mi avril, tous les sternes se regroupent à terre pour le grand départ
qui a lieu généralement au crépuscule ou à l'aube. Seuls restent les attardés,
et les individus malades, encore encadrés de quelques adultes.
Des hérons cendrés nichent dans la zone marécageuse. Toujours solitaires, ils
se nourrissent de souris, de crustacés et petits poissons à marée basse. A
partir de juillet et jusqu'à fin septembre, la station devient le lieu de
rencontre des animaux pour le ravitaillement en eau.
Plusieurs petites colonies de pintades (entre 15 et 20 individus) sillonnent
l'île. La période de reproduction s'échelonne entre novembre et février.
On peut voir également des cailles, des tourterelles, des zosterops et des
cardinals, dont les mâles se distinguent grâce à la couleur écarlate du plumage
à la période de reproduction, et des huppes. Les pluviers, toujours aussi
craintifs, les courlis vivant par petite colonie d'une dizaine d'individus, et
des tourne pierre.
Les corbeaux-pie, nombreux, sont de véritables sentinelles, postées près de la
station et du camp SEGA (cantonnement militaire). Les margouillats se
nourrissent de moustiques et autres insectes. Les criquets sont assez nombreux
à certaines époques. Quant vient la saison sèche, et, surtout après le départ
des sternes, les chats sauvages et les rats font bon ménage aux abords de la
station.
Il ne faut pas non plus oublier les scolopendres de JUAN DE NOVA, couramment
appelés mille-pattes ou cent pieds, pouvant atteindre 10 à 12 cm de long.
Je ne voudrais pas quitter la faune de l'île sans décrire ce héron cendré qui
au mois d'août, toujours solitaire, tous les après-midi, arrive d'un pas
majestueux de la mer, jusqu'au mât du pavillon, au pied duquel se trouve un
énorme bénitier rempli d'eau. Là, il s'agenouille, boit tranquillement, se
relève, et se tient dans le vent sur une patte durant quelques minutes, puis
repart d'une allure nonchalante.
Malgré les nombreux incendies qui ont eu lieu au début du siècle, en raison des
feux de brousse allumés par les indigènes, la flore de JUAN DE NOVA est assez
développée, notamment au Nord de l'île, près des anciennes installations "Patureau".
Les filaos sont les plus nombreux, le long des plages et sur la pointe Est.
Les cocotiers se situent près du phare et, côté Sud, aux abords de
l'exploitation Patureau, se trouvent des bambous et quelques orangers. Face à
l'ancienne boulangerie (un peu sur la gauche) poussent des citronniers donnant
des fruits très juteux en avril et mai.
Des mûriers, des tamarins, du Kapok, et des cactus sont encore présents près
des anciennes installations.
Un peu partout dans l'île, on peut voir des petits cotonniers, très entretenus
au début du siècle. Quelques badamiers assez clairsemés, et, dans les zones
marécageuses, des palétuviers, zone favorable à la nidification des hérons. Les
veloutiers se concentrent près des plages.
Près de la nouvelle centrale, pousse une variété de palmiers, donnant des
grappes de gros fruits non comestibles, mais très prisés par les rats.
Aux abords des habitations, des pervenches blanches et violettes apportent
quelques couleurs supplémentaires à ce petit jardin d'éden. Les petites
cultures maraîchères effectuées jusqu'à ce jour, ont toujours été rentables
d'avril à décembre.
A JUAN DE NOVA, la nature, progressivement, reprend ses droits. La préservation
de l'espèce marine, permet la fréquentation des plages par les tortues vertes
et caret, qui avaient complètement disparues du temps de l'exploitation de
l'île par la « SOFIM ».
Le comptage des traces de tortues au profit de l' « IFREMER »
s'effectue quotidiennement par le gendarme missionnaire. Les chats sauvages et
les rats, sont un véritable fléau à l'époque des sternes. Quelques pistes
sillonnent l'île. Elles n'ont aucune dénomination. Elles sont entretenues par
le Détachement Militaire. C'est également à lui que revient l'entretien du
petit cimetière et de ses trente neuf tombes.
Il existe également un autre cimetière contenant une dizaine de tombes près du
phare, mais il est régulièrement envahi chaque année par les sternes. Depuis
quelques années, la station a pris des couleurs, et les installations se sont
nettement améliorées. Sous le patio météo, on peut voir le grand écusson
tricolore sur lequel est inscrit :
"A l'abri des trois couleurs, ici le temps flâne et les heures coulent,
langoureuses et apaisées. Laisse toi bercer par le chuchotement de la vague et
le murmure des grands filaos. A JUAN DE NOVA, l'île du sourire et du soleil, tu
es le bienvenu".
De décembre à mai, les moustiques et les insectes envahissent l'île, et se
manifestent au crépuscule et à l'aube.
Sensiblement plus développée qu'à Glorieuse et Europa, l'infrastructure de JUAN
DE NOVA est en partie témoin de son passé. Certaines anciennes installations de
la SOFIM ont été récupérées par le Détachement Militaire. Le cantonnement porte
le nom de "Camp SEGA". Le reste des installations est pratiquement en
ruine.
On y trouve, la Résidence, les deux pavillons, la boulangerie, le lavoir,
l'usine de concassage, le hangar de stockage, les magasins, les logements des
ouvriers, des anciennes lignes d'électrification, une prison, les restes d'un
ponton, des wagonnets sur rail.
L'île possède cinq puits contenant de l'eau saumâtre. Des pistes relient toutes
ces installations entre elles. Elles n'ont aucune dénomination officielle.
L'île possède une piste d'atterrissage dont la
construction remonte à 1934. Elle porte le nom de "Terrain GOULETTE".
La piste actuelle date de novembre 1978. Elle mesure 1100 m de long et 30 m de
large. Elle est orientée WNW/ESE.
La surface de roulement de la piste est constituée de grave ciment recouvert de
sable pour la protéger du soleil et des intempéries. La bande de dégagements
latéraux a une largeur approximative de 100 mètres et peut être
occasionnellement de roulement.
La piste est équipée d'une manche à air et d'une baraque servant d'abri à deux
extincteurs sur chariot mobile. L'entretien de la piste se limite à l'élagage
et au débroussaillage des végétaux se trouvant sur la bande, au fauchage de la
bande, au bouchage des petits trous par l'emploi de ciment et de bitume
fluidifié, à la remise en place du sable chassé sur les côtés, après chaque
atterrissage et décollage.
D'une manière générale, maintien en place d'une couche de sable de 3 à 4 cm sur
toute la piste. Cet entretien est assuré par le Détachement Militaire, les
matériaux et petits matériels étant fournis par le Service Météo Réunion (cf.
convention relative à l'entretien de la piste de JUAN DE NOVA).
Une balise installée par l'Aviation Civile émet sur 337 KHZ (indicatif FXJ) par
déclenchement de l'utilisateur. La VHF Air sur 122,30 MHZ permet le contact
entre la Météo et l'équipage de l'aéronef. Par arrêté préfectoral n°901/DGRT du
27 mars 1972, cet aérodrome a été classé à usage privé des administrations.
JUAN DE NOVA est entourée d'un récif de corail qui
délimite un vaste lagon. La moitié Sud de l'île est sur des tombants de fonds
allant de 30 à 90 mètres, tandis que la moitié Nord s'étend sur un plateau
continental de 2 à 15 mètres environ. L'accès de l'île ne peut se faire que par
une passe étroite située dans le Nord Est de l'île, et un mouillage à six cent
mètres environ du débarcadère.
De nombreuses épaves témoignent, le long du récif, du danger présenté par voie
maritime. Ainsi, on peut voir cette épave coréenne rejetée par les flots
jusqu'au pied du phare, les restes du "Charbonnier" sur le récif de
corail coté Sud, à marée basse.
Dans l'Ouest nord-ouest de la pointe du phare, la partie avant d'un petit
chalutier ou caboteur, ainsi qu'une ancre de plusieurs tonnes face à la pointe
Ouest.
A 800 mètres du "Charbonnier", à gauche, une série de canons datant
des années 1760 soudés au récif de corail.
Le phare optique
de JUAN DE NOVA assure le repérage maritime nocturne de l'île. Il est situé sur
la partie Ouest, appelée pointe HARDY. Installé au sommet d'une tour
métallique, comportant 108 marches, il était alimenté par une série de
bouteilles de gaz, situées dans un abri construit au pied de la tour. Depuis
novembre 1994, le phare est alimenté par une batterie, reliée à 2 panneaux
solaires. La mise à feu et l'arrêt sont automatiques après le coucher et le
lever du soleil. Le phare fut inauguré le 12 février 1966, et une plaque
commémorative porte l'inscription suivante:
"Aviateurs et
Marins, Vaisseaux et caravelles
C'est pour vous qu'à JUAN chaque soir, j'étincelle".
Peu ou pratiquement pas entretenu, son remplacement par
une nouvelle génération de phares optiques ne saurait tarder.
Le Détachement est composé de 14 hommes du 2è RPIMA de
Pierrefonds (La Réunion). Il est présent sur l'île depuis 1974. Il est installé
côté Nord de l'île dans les anciennes installations de la SOFIM, qui servaient
autrefois à l'hébergement des ouvriers. Aujourd'hui, ce cantonnement porte le
nom de "Camp SEGA".
Les bâtiments ont été quelques peu améliorés, mais restent néanmoins vétustes.
Les autres installations de la SOFIM sont en ruine. Seuls les abords de la
"Résidence" sont balayés régulièrement par le 2è RPIMA pour éviter
que les ronces n'envahissent les allées. Les deux cimetières sont eux aussi
entretenus, ainsi que les pistes, et le terrain d'aviation.
La station
météorologique appelée "LA GOULETTE" a été implantée en 1953. Les
relèves météorologiques concernant ce poste auxiliaire étaient effectués par la
« SOFIM ». En 1973, l'Etat installe une station de base à service
permanent Cette station a été implantée au Sud Ouest de l'île, en bout de
piste, face à la mer.
- liaison radio sur
fréquences météorologiques
- VHF Air (122.30 MHZ)
- VHF Marine Veille permanente canal 16
- liaisons satellites pour station automatique Miria
- communications téléphoniques avec la famille
Le climat de JUAN DE NOVA est caractérisé par deux types de saison :
- Une saison fraîche qui s'étale d'avril à novembre : La pluviométrie est très
faible, elle est comprise entre 1 et 36 mm par mois. Les températures moyennes
s'échelonnent de 28°, en avril, à 24°8 en juillet/août, et les humidités de 79
à 66%.
- Une saison des pluies de décembre à Mars : Les hauteurs mensuelles de
précipitation s'échelonnent de 139 mm, en décembre, à 246 mm en janvier. Les
températures moyennes varient peu : 27°7 en février à 28°1 en mars. Les
humidités moyennes sont sensiblement les mêmes : 80% en décembre à 83% en
février. Les vents dominants soufflent de Sud à Sud-Ouest durant la saison
fraîche.